L'accompagnement des victimes de violences sexuelles
Violences sexuelles : un fléau qui touche les mineurs
En réponse à un nombre important de cas de violences sexuelles, le service a pris une initiative proactive en mettant en place un protocole de soins. Cela a permis d’acquérir une expertise dans l’identification, le soutien et la gestion des victimes de violences sexuelles.
Par la suite, un module de formation dédié a été conçu pour les professionnels travaillant avec les enfants.
Après six ans d’implication dans la gestion de ces situations dans le département de l’Yonne, grâce à des expertises et des consultations familiales, le Groupement Associatif CIThéA a reconnu un besoin non satisfait en termes de soins et de traitement psycho-traumatique pour les victimes et leurs familles. Aujourd’hui, répondre à ce besoin est devenu un combat majeur pour le groupement.
Besoin d’une prise en charge adaptée pour les mineurs victimes de violences sexuelles.
Malgré l’évolution de la loi, le nombre de procès et de condamnations reste minime par rapport au nombre de victimes. Ces violences engendrent des conséquences graves et durables sur la santé physique et mentale des victimes, ainsi que sur leur parcours éducatif, professionnel et affectif. Elles peuvent également se transmettre d’une génération à l’autre, créant un cercle vicieux de souffrance.
Selon les enquêtes récentes de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux enfants (CIIVIS), 160 000 enfants subissent des violences sexuelles chaque année. Ces enfants présentent des taux élevés de troubles psychiques et somatiques, tels que :
- des tentatives de suicide (50 % des victimes)
- des dépressions à répétition (50 % des victimes)
- des conduites addictives (30 à 50 % des victimes)
- des troubles alimentaires (anorexie, boulimie et obésité)
- des conduites à risque et des mises en danger (scarifications, auto-mutilations, jeux dangereux, sport extrême, conduites sexuelles à risque, etc.)
La prise en charge médico-psychologique des victimes est notoirement insuffisante et représente une perte de chance pour leur santé, selon l’enquête d’IPSOS.
Moins d’une victime sur dix a été soignée immédiatement, 52% ont attendu plus de 10 ans et seules 23% des victimes de viol ont bénéficié d’une prise en charge médico-psychologique spécialisée.
Face à ce phénomène, il est indispensable de proposer aux mineurs victimes de violences sexuelles une prise en charge pluridisciplinaire, personnalisée et adaptable en fonction de l’impact qu’ont eu ces violences sur leur vie. Cette prise en charge doit associer les enfants et leurs familles, et leur offrir un soutien psychologique, médical et juridique. Elle doit également leur permettre d’exprimer leurs émotions, de restaurer leur confiance en soi, de renforcer leur résilience et de se projeter dans l’avenir.
Or, en France et en Europe, les lieux spécifiques de prise en charge des violences sexuelles sur mineurs sont quasiment inexistants. Très peu de structures proposent un accompagnement adapté aux besoins des personnes qui ont subi ces traumatismes. Les professionnels qui les prennent en charge en protection de l’enfance se retrouvent souvent démunis face à ces enfants et leurs familles, faute de moyens et de formations. Il est donc urgent de développer des dispositifs de soins spécialisés et coordonnés, qui puissent offrir aux mineurs victimes de violences sexuelles une chance de se reconstruire.
Interview d’Olivia Gally, directrice de CIThéA Bourgogne,
sur les violences sexuelles
La Villa des Ados : des séjours thérapeutiques pour les mineurs victimes de violences sexuelles
Soigner les enfants victimes aujourd’hui, c’est leur offrir la chance de se reconstruire pour pouvoir par la suite construire une vie dont ils seront acteurs.
La Villa des Ados, le projet porté par Le Groupement Associatif CIThéA, a pour objectif de participer à la reconstruction de mineurs ayant été victimes de violences sexuelles, en mettant un œuvre un accompagnement global et personnalisé par une équipe pluridisciplinaire composée de psychologues, d’art-thérapeutes, d’éducateurs spécialisés, d’éducateurs sportifs, d’éducateurs techniques, éducateurs scolaires etc…